«Wendy Delorme» est une (re)citation. Son identité, ses énoncés, ses accessoires
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théoriques et pratiques sont tous empruntés à la scène américaine du
«trouble des genres». «Wendy», c'est à la fois le prénom de la compagne
de jeu de Peter Pan, l'éternel enfant (donc le pervers par excellence),
et celui de la compagne de vie de Judith Butler. Il y a tout à parier
que cette «femme» ([fèm]) ne l'ignore pas. Son langage de scène est
américain: telle journaliste rapporte qu'elle s'annonce comme «writer»
et «performer» sur sa carte de visite. La liste de ses «centres
d'intérêts» figure en anglais sur le site «myspace»: «Girrlz that rock,
Queer art and Litterature (sic)[vii], Femmeness. Butches» etc. Sur
«scène», «Wendy Delorme»
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devient «Wendy Babybitch». C'est que, comme l'écrivait Esther Newton,
anthropologue «butch» dont le livre Mother Camp: Female Impersonators in
America[viii] est l'une des sources de la théorie butlerienne du genre
comme «performance», «drag is as American as apple pie» (le
travestissement est aussi américain que la tarte aux pommes). En
d'autres termes, se travestir, c'est une manière d'être américain (et
inversement). Il n'y a pas plus américain qu'une «femme» ([fèm]), parce
qu'être américain, c'est
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être «américain»: c'est une façon de se susciter en s'imaginant, bref
d'inventer en la performant son identité: chacun peut «être» ce qu'il ou
elle veut être.
Comment comprendre l'entrée en scène de «Wendy Delorme» en France en 2007?
Elle résulte me semble-t-il d'une double conjoncture:
«tout se passe comme si», au moment où, en occident, les rapports
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entre les sexes dans leur modalité dite hétérosexuellene semblent plus
relever entièrement de cette comédie du paraître, donc de cette
distribution en «masculin» (comme paraître avoir «le phallus») et
«féminin» (comme paraître être «le phallus») dont s'amusait Lacan, la
comédie se reconstituait en se rejouant sur le théâtre des relations
transgenres: répétition parodique du «masculin» et du «féminin»,
mascarade, séductions, transgressions et inversions qui toutes
mobilisent la division des genres pour mieux en jouer, donc en jouir.
Comme si le désir s'alimentait des fictions du genre plutôt que des
«réalités» du sexe, au point que le bruit circule en milieu «queer» que
l'hétérosexualité n'est pas, ou n'est plus, une «sexualité».
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