Chénier et Roucher, parfois présentés comme des réformateurs du fonctionnement
métrique, ne s’attaquent selon Guillaume Peureux qu’à l’habitude classique de ne
pas pratiquer de coupe en dehors de la frontière métrique du vers, ce qui change
les habitudes de scansion mais ne met pas en crise la métrique tant que la
syllabe précédant la frontière métrique est accentuable, ce qui est toujours le
cas chez ces poètes. Les tentatives de poésies syllabiques non rimées de Fabre
d’Olivet et de de Longue restent marginales, et Guillaume Peureux voit dans les
vers mêlés ou les poèmes polymétriques du XVIIIe siècle (Bernis, Dorat,
Diderot), généralement moins audacieux que les expérimentations métriques de La
Fontaine par exemple, « une recherche de conformité à la métrique classique »,
visant « une cohésion nouvelle entre mètres et expressions, où les vers ne
commanderaient pas la construction du discours ». Ce contexte de vigueurs
théoriques et de faibles innovations pratiques éclaire de manière intéressante
l’émergence du concept et de la pratique du poème en prose. Face à une métrique
syllabique pensée comme monotone, et suite à l’échec des tentatives
d’alternatives métriques, le poème en prose s’impose comme une voie nouvelle
pour les chercheurs de rythme.
Modernités métriques
Le XIXe siècle a, on
le sait, remis en cause le système métrique
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5225 syllabique. Guillaume Peureux distingue ici les « promesses de réformes
» faites par les romantiques, des véritables atteintes au fonctionnement
métrique (essentiellement à partir de la publication des Fleurs du mal en 1857),
qui aboutiront à « une spirale de la nouveauté métrique jusqu’à l’épuisement de
la métrique elle-même ». Les écrits théoriques (Scoppa, Quicherat, Becq de
Fouquières) se concentrent sur la notion d’accent. Ces penseurs, en particulier
Scoppa, répondent selon Guillaume Peureux à une « pression patriotique » :
chercher l’accent dans le système métrique français, c’est alors tenter de
sortir
Ugg
5245 la poésie française de l’ornière du syllabisme monotone, et l’élever au
niveau des métriques antiques. Face à ces tentatives d’accentualisation de la
métrique, Guillaume Peureux précise sa propre vision du rôle des accents en
poésie : « la distribution accentuelle dans le vers français est libre » et
n’est pas « solidaire de la structure métrique » ; elle sera différente selon
les lecteurs et ne peut donc pas constituer la base d’une périodicité métrique
sensible par tous – c’est un phénomène de scansion et non de métrique. Ce
chapitre
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cher sur le XIXe siècle est ensuite consacré aux pratiques métriques des
poètes, essentiellement à travers les figures de Hugo, Baudelaire et Rimbaud.
Guillaume Peureux trouve chez Hugo l’annonce de la
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(selon le terme de Steve Murphy pour qualifier les atteintes rimbaldiennes à la
métrique) à venir, plutôt que sa mise en pratique : comme dans les poèmes de
Chénier et de Roucher, les sixièmes syllabes des alexandrins sont toujours
accentuables, et les enjambements relèvent d’une « recherche de renouvellement
de la scansion » plus que d’une mise en crise du fonctionnement métrique. Chez
Baudelaire par contre, en plus d’assouplissements de la scansion comparables à
ceux de Hugo, on remarque l’apparition de mots inaccentuables à la sixième
syllabe de l’alexandrin, ce qui déstabilise la perception traditionnelle du 6-6.
Enfin, Guillaume Peureux accorde une place importante à Rimbaud à travers
l’analyse de « Qu’est-ce pour nous, mon cœur… », dont les entorses à la métrique
sont suivies vers à vers.
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