De même, l’encadré sur Alain Corbin ne fait pas mention des travaux précurseurs
de Carlo Ginzburg, ce qui est dommage3. Les trois grandes directions proposées à
la réflexion sont les usages de la littérature par l’histoire, les problèmes de
définition et de méthode et, sous la dénomination « terrains », des propositions
de pistes de travail, anciennes ou nouvelles. Ce choix ne laisse pas de
surprendre, en particulier celui d’avoir décidé de placer les problèmes de
méthodes et de concepts — cruciaux pour la notion de littérature — non en tête
mais au centre de l’ouvrage. Si la lisibilité de l’ensemble n’en souffre pas
trop, cela manque de logique, comme le montre déjà le point sur les usages
historiens de la littérature qui ouvre le livre.
Les usages historiens de la
littérature
En effet, traditionnellement, pour les historiens, la littérature
s’appréhende de trois façons : comme une source, comme un monde social et comme
une pratique d’écriture. La conception de la
ugg reduction littérature comme source est
bien sûr la plus ancienne, et c’est à son propos que sont convoquées l’histoire
antique et l’histoire médiévale. Ces deux périodes sont présentées comme
relevant de situations épistémologiques similaires dans lesquelles les « textes
littéraires » constituent les sources majeures. En revanche, à mesure que l’on
se rapproche du présent, l’archive non littéraire abonde et commande des travaux
différents sur le passé, qui délaissent ces fameux textes dits « littéraires ».
C’est d’autant plus le cas qu’à partir du xviie siècle , les œuvres littéraires
étant petit à petit canonisées, elles ne servent plus de sources. Ce sont des
aspects sociologiques qui, pour l’époque moderne, sont privilégiés, à l’image de
la naissance de la figure de l’écrivain4. À l’inverse, à partir de la fin du
xviiie siècle, l’essor d’auteurs décrivant de façon de plus en plus précise les
sociétés dont ils parlent (jusqu’à arriver au réalisme), rend à nouveau tentant
l’utilisation de livres comme sources, à l’image de ceux de Balzac, Zola ou
Perec. Est ainsi esquissée une petite histoire de la littérature comme source
historique qui rappelle la critique classique adressée à cet usage des textes
littéraires : un manque d’objectivité qui rendrait suspectes les informations
fournies. En dénonçant cette critique comme simpliste, l’approche privilégiée
par les auteurs devient perceptible. Oui, la littérature n’est pas forcément
objective puisqu’elle est constituée de représentations et de points de vue.
Toutefois, si l’on se place sur ce plan des représentations, ce manque
d’objectivité peut devenir source en lui‑même, précisément si l’on comprend que
l’objet littéraire actualise un mode
ugg
bottes reduction de pensée lié à une époque déterminée et le rend
axiomatisable. L’exemple de Balzac et des représentations sociales de la
bourgeoisie parisienne illustre à merveille ce phénomène . Le cœur de la
démarche
ugg vente adoptée réside ainsi
dans ce choix délibéré d’accepter le fait littéraire pour ce qu’il est mais de
faire le pari —
ugg boutique tout à fait
valable selon nous — que, par sa nature même, ce fait littéraire peut nous
apprendre beaucoup. En revanche, le plan choisi révèle ici ses défauts car le
problème de la nature littéraire de ces textes n’est posé que dans la deuxième
partie, dont le premier axe concerne le concept de littérature.
La question
de la littérarité
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